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Tifawine : Un festival à dimensions multiples

كتبه كتب في 9 أغسطس 2013 - 12:44

Evénement phare de l’agenda culturel national et régional, le festival Tifawine s’apprête à lancer sa 8e édition qui se déroulera, du 15 au 18 Août 2013, à la ville de Tafraout. Cette édition, initiée par l’Association Tifawine  Festival en collaboration avec la commune rurale de Ammelne et la municipalité de Tafraout fera la part belle à plusieurs activités socioculturelles et éducatives, tout en conservant son esprit singulier et son pluralisme culturel. Cette édition illustrera d’emblée le slogan du festival qui  appelle depuis la première édition à une ruralité plus attractive.

Tifawine : 7e édition déjà de réussite

Une fois de plus, le festival a fait le choix de la régularité en respectant  sa ligne éditoriale adoptée dés son lancement en 2006. Depuis cette année, le festival s’est forgé une identité  propre puisqu’il a creusé  dans les fouilles  riches du patrimoine rural de la région de l’anti Atlas. Aujourd’hui, la manifestation est placée aux premiers rangs des rendez-vous cultuels et ruraux du pays. Cet objectif fut atteint en effet grâce à l’esprit du festival, mais aussi à l’aide de  son public qui l’a accompagné durant toutes ces années et la participation de plusieurs figures de la scène musicale. C’est le cas de Nas El Ghiwane, Tagada, Izenzaren, Archach, Oudadem, Fatima Tabaâamrant, Daoudi, Stati et bien d’autres qui ont attiré les foules aussi bien au niveau national que  local. En fêtant ses 8 ans, le festival s’est inscrit dans la continuité de son parcours en plaidant  pour une ruralité plus attractive. Ce leitmotiv s’est  concrétisé à travers les activités du festival qui mêle plusieurs aspects dont la célébration de l’art de Ahouach, mais aussi l’annonce de la surprise du festival qui mit en exergue le patrimoine Amazigh. Après MegaLabssiss, MegaAdoukou ou en encore MégaAhouach et MégaAmelhaf…l’édition de cette année propose le MégaAzerg.

L’arganier, pivot de l’économie rurale

Emblème de la région,  l’arganier sera au cœur de cette édition. Un MegaAzerg de 7 tonnes sera façonné pour que le public découvre le moulin à main traditionnel et le processus d’extraction de l’huile d’argan. L’objectif est de mettre en lumière la valeur culturelle et économique  de cet outil qui sera exposé au centre-ville de Tafraout. La présentation de ce patrimoine  sera  une occasion de démontrer le processus d’extraction d’argan  en plus d’une séance de dégustation. L’Association du festival Tifawine mettra également en place un village pour exposer les objets et équipements agricoles liés à la production de l’huile d’argan. Les visiteurs pourront découvrir les produits de 33 coopératives féminines, groupements d’intérêt économique et entreprises privées. Cet espace se veut également être un lieu d’échange et de partage  pour la valorisation de produits de l’arganier. S’agissant de la 4e édition de l’Université rurale de l’écrivain marocain Mohammed Khaïr-Eddine, l’association a opté de programmer cette manifestation  au mois d’avril 2014 pour donner plus d’éclat à cette activité. Elle sera ponctuée par une conférence animée par une pléiade de professionnels et académiciens  sur l’arganier, pivot de l’économie rurale mais aussi arbre emblématique de la région.

Fêter autrement le milieu rural ?

Cette année encore, la programmation se révèle prometteuse puisqu’elle  plaide pour une ruralité plus attractive. Le fait marquant de cette année est la participation de 16 troupes populaires représentant une multitude de styles artistiques issus de la région.  Il s’agit entre autres de Ahouach, Dekka Hwarya, Gnaoua, la danse de l’abeille  et celle de Tiskiwin  en plus des acrobates et la fantasia.  Les soirées seront également animées  par une pléiade d’artistes de diverses sensibilités, dont Najat Aâtabou et les stars amazighes Fatima Tachtoukt, Omar Boutamzoughte, Lahcen Bizengad, Aârab Atigui et bien d’autres.

L’olympiade de Tifinagh : 11 académies en compétition

 « L’olympiade de Tifinagh »,  concours de la dictée en langue Amazigh  sera  organisé  à l’instar des éditions précédentes en  partenariat avec l’Institut Royal de  la Culture Amazigh (IRCAM) et l’académie régionale Souss-Massa-Draa  après sa généralisation au niveau national suite à une circulaire du ministère d’enseignement.  La  4éme édition de cette compétition verra la participation de onze  académies  avec un objectif d’inculquer aux élèves  la  langue Amazighe. Des étudiants de la cinquième et la sixième année  primaire participeront à cette activité éducative. Deux élèves par académie participeront à ce concours au niveau national tandis que d’autres prendront part à cette compétition au niveau régional.  Les participants bénéficieront  des activités du camping Tifawine qui sera marqué par l’organisation de deux ateliers sur le conte amazigh  en plus de la découverte du potentiel touristique de Tafraout.

Le mariage collectif souffle sa 6e bougie

Véritable mécanisme de rencontre,  la tradition de « Sqir » à Tafraout est une pratique civilisée pour la prise de connaissance entre les hommes et les femmes. Cette habitude qui mène généralement vers  un mariage puise son origine d’un savoir vivre fortement ancré dans les traditions de la région.  Un espace ouvert est communément  consacré à cette pratique dans chaque région. Dans l’objectif de garder ce phénomène social, l’entité organisatrice du festival a lancé en 2008 l’initiative du mariage collectif. Pour sa 6éme fois consécutive,  cette activité est organisée en faveur des jeunes couples de la région. Elle verra la conclusion d’une dizaine d’acte de mariage. Et ce,  pour  encourager  les jeunes  à  s’engager  dans  la vie conjugale. Depuis le lancement de cette initiative, le festival a facilité le mariage de 100 jeunes à travers un appui financier octroyé par « Atlas  Peintures», le partenaire social  de cette initiative. Plus de 16 couples ont également bénéficié de cette initiative à Tafraout et ses environs.

Les étudiants des écoles traditionnelles récompensés

Comme à l’accoutumée, la question sociale fait  partie intégrante de l’agenda du festival Tifawine (Lumières) qui se déroulera, du 15 au 18 Août 2013, à la ville de Tafraout et la commune de Amelne.   Cette année encore, l’association récompensera les meilleurs élèves effectuant leurs études aux écoles traditionnelles à la province de Tiznit. Cet appui financier concerne tous les niveaux d’enseignement, à savoir le primaire, le collège ainsi que le secondaire.

Les meilleurs élèves encouragés 

Dans le cadre aussi de ses activités socioéducatives,  le festival Tifawine a programmé lors de cette 8e édition, un soutien financier aux  élèves  de la région. C’est grâce aux  partenaires éducatifs du festival que cette initiative se répète durant chaque année. L’objectif est d’encourager les élèves à poursuivre leurs cursus scolaires à la province de Tiznit.

Le prix du journalisme Idriss Ouchakour

Dans le cadre de son ouverture sur la presse national et régional, l’association Tifawine a décidé d’encourager les compétences journalistiques lors de cette 8e édition par le lancement du prix de journalisme portant le nom du feu  Idriss Ouchakour,  Journaliste au quotidien « Libération » à Tafraout. La remise de ce prix récompensera les meilleurs travaux réalisés sur la région de Tafraout et ses environs durant l’année 2012. L’ouverture de cette compétition a été déjà lancée par l’association Tifawine. Ce prix sera une tradition annuelle pour encourager les journalistes  couvrant les activités du festival. Pour rappel, le feu Idriss Ouchakour était l’un des plumes qui a reflété les doléances des habitants de Tafraout et ses environs.  Issu de la région de Tasrirt, Ouchakour a débuté ses écrits en langue française après avoir quitté la faculté. Il est décédé alors qu’il était encore jeune à cause d’une crise cardiaque, le mercredi 21 mars 2012 à Tafraout.  Le prix Ouchagour se décline autour de quatre catégories. Il s’agit du prix de la presse écrite, électronique en plus de l’audio et le visuel. Les prix seront discernés en marge des activités du festival qui se déroulera du 15  au 18 août à Tafraout.

La 8e édition rend hommage à Ali Chouhad et Mohamed Hanafi

Conscient du rôle crucial de l’art et de la culture Amazighe, le festival Tifawine rendra cette année hommage à deux figures emblématiques. Il s’agit de  Moulay Ali Chouhad, l’un des fondateurs du groupe Archach ayant grandement contribué au rayonnement de la chanson amazighe, ainsi qu’au poète amazigh Mohamed Hanafi, le parolier par excellence du légendaire groupe Izanzaren. Poète et artiste Amazigh, Moulay Ali Chouhad est l’un des pionniers de la chanson populaire au Souss. Son milieu familial a certainement facilité son choix de devenir artiste. Il est né en 1957 à la région à Taroudant. À Issafn, la localité  de son enfance, Ali Chouhad était un férus de la nature où il passait son temps à se balader dans les montagnes et les paysages naturels. Ce qui était un facteur bénéfique pour sa carrière artistique et musicale. Cette dernière a  débuté à l’âge de 13 ans à travers la participation aux dialogues de poésie dans le cadre d’une séance d’Ahouach. Une occasion qui lui a permis par la suite de  côtoyer  les grands poètes et développer ses prestations artistiques. En 1977, il a fondé une bande baptisée à l’époque « Izmaz », en compagnie avec  d’autres artistes et poètes. Puis, il a crée à Casablanca le fameux groupe «  Archach » avec Aziz Heras avant de se lancer dans une carrière solo en créant son propre groupe « Ali Chouhad ». L’artiste a publié en 2004,  un recueil poétique baptisé « Aghbalo » qui contient 50 poèmes dont un texte poétique baptisé « Argan » qui fait allusion aux racines. S’agissant du poète Amazigh, Mohamed Hanafi, son apport artistique était vital à la réussite du groupe Izanzaren puisque c’est lui qui a  rédigé  la majorité des chansons de cette icône musicale de la chanson amazighe. Né en 1952 aux environs d’Agadir, Hanafi a vécu une enfance orpheline après la mort de sa mère à l’âge de 10 ans. C’est pourquoi, il  a écrit la célèbre chanson «  Imi Hna » qui a fait la renommé du groupe en plus de plusieurs autres tubes… Très jeune, il a vécu des expériences dures puisqu’il assumé tôt la responsabilité. Accompagné de son père, ils ont déménagé à Inzegane qui était à l’époque une destination des artistes comme El Haj Damsiri, Raiss Omar Wahrouch et bien  d’autres.  Hanafi a apprécié à l’époque  l’expérience de ces artistes et c’était à partir de ce moment que sa relation s’est déclenchée avec la poésie. Il a côtoyé ainsi  des jeunes qui partageaient  les mêmes affinités artistiques. Dans ce sens, sa première rencontre fut avec le groupe «  Lakdam » pour lequel il a écrit plusieurs chansons avant de le quitter. Par la suite, il s’est appartenu au groupe mythique « Izenzaren » à côté des membres qui ont fait sa renommé. En 1979, Hanafi a quitté le groupe pour des raisons personnelles. Toutefois, il a resté fidèle à son groupe  puisqu’il lui a fourni la célèbre chanson précitée «  Imi Hna ». Actuellement, Mohamed Hanafi est connu pour être le poète officiel  du groupe Izanzaren. Parmi ses dernières productions figure  son dernier poème « Tamagit » (l’identité). Ce texte qui fait partie du nouvel album musical du groupe « Nas Al Ghiwane » a été dernièrement chanté au festival Timitar.

 

Contact presse :   Brahim Fadel, attaché de presse GSM : 0661640455

Email : [email protected] : Yassine SABER

 

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